2018 - Collection en mouvement, Patrick Faigenbaum, Saint Victurnien

Salle de la mairie de Saint Victurnien

Mairie de Saint-Victurnien
13, rue Alluaud, 87420 Saint-Victurnien

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Exposition du 5 juin au 7 jullet 2018

Samedi 9 juin 2018 à 11h  : présentation de l'exposition

Patrick Faigenbaum Lepri newsletter
Patrick Faigenbaum, Famille Lepri
, 1987, de la série Familles Romaines.
Photographie noir et blanc, tirage au bromure d'argent, 78 x 78 cm. Collection FRAC Limousin / © P. Faigenbaum

Œuvres de Patrick Faigenbaum

OEuvres des collections du FRAC-Artothèque Limousin Nouvelle-Aquitaine.

Pour cette première collaboration avec la commune de Saint-Victurnien, nouvelle adhérente au FACLIM, nous avons choisi de présenter cinq photographies de Patrick Faigenbaum issues des collections du FRAC et de l’Artothèque, qui montrent l’attachement du célèbre photographe au portrait de famille et à la généalogie, ainsi que l’évolution de sa recherche sur une période de vingt ans.

Patrick Faigenbaum (né en 1954) s’est d’abord formé à la peinture et au dessin avant de réaliser ses premières photographies au milieu des années 1970, sans avoir suivi de cours ni fréquenté d’école spécialisée dans ce domaine. Il commence par photographier ses proches, ses parents, ses amis dans un décor familier. A partir de 1984, puis lorsqu’il est pensionnaire à la Villa Médicis, à Rome, de 1985 à 1987, il entreprend de réaliser des portraits de familles aristocratiques italiennes à Florence, Rome et Naples. Le photographe met en scène chaque famille dans son intérieur, jouant le rôle de maître de cérémonie. C’est lui qui assigne les places et définit les sources de lumière. Faigenbaum remarque d’ailleurs que « la lumière a une importance particulière dans ces familles où beaucoup de choses sont cachées ». Ces photographies rappellent la composition et le raffinement des tableaux de la Renaissance italienne dans lesquels chaque pose est indiquée par l’auteur, chaque détail minutieusement réglé.
Deux œuvres de la série Familles Romaines sont présentées. Dans « Famille Massimo », la composition très précisément réglée de l’image permet au regard de passer successivement d’un plan à l’autre : le chandelier à droite au premier plan, puis la jeune fille bien éclairée près de son père qui l’est moins s’inscrivent presque au centre de l’image ; dans le fond de la salle, on distingue des restes de peintures murales et un buste antique sur un socle à gauche. Au centre de l’image, une porte ouverte laisse entrevoir une seconde salle dont le fond est très lumineux.
L’autre photographie tirée de la même série, « Famille Lepri », s’organise autour d’un haut miroir qui devient une sorte d’image dans l’image. Cadré légèrement de biais, de telle sorte que le reflet du photographe n’y apparaisse pas, ce miroir permet de donner une profondeur troublante à l’image. Le jeune garçon au centre est vu à la fois de face et de dos ; les autres membres de la famille sont des reflets, à la fois protecteurs et fantomatiques.

Durant les derniers mois de son séjour à la Villa Médicis, pendant l’été 1987, Faigenbaum réalise une autre série de photographies. Il s’agit de reproductions en noir et blanc de bustes d’empereurs romains appartenant aux collections du Vatican et du musée du Capitole. Dans cette série intitulée « Vies parallèles », le portraitiste Faigenbaum s’attache, par des cadrages serrés et par un soin toujours très précis porté à la lumière, à rendre ces statues presque vivantes ou, comme le souligne le fidèle critique d’art Jean-François Chevrier, « à faire réapparaître le visage de César tel qu’un sculpteur-photographe du premier siècle avant Jésus-Christ pouvait le voir effectivement »(1). Les deux épreuves présentées montrent une très grande subtilité dans les différents contrastes de gris. Sur un fond noir très dense, la tête de « Commode » nous fait face et se détache très subtilement grâce à deux sources lumineuses latérales. A l’inverse, sur un arrière-plan d’un blanc laiteux, le buste de « Philippe l’Arabe » cadré serré et de trois-quarts paraît d’une grande douceur. Le très long temps de pause nécessaire à de telles modulations de lumière ne fut pas trop compliqué à obtenir, les modèles étant définitivement immobiles.

Au milieu des années 1990, Faigenbaum introduit la couleur dans ses recherches et son attention se tourne vers les paysages urbains de villes européennes et leurs habitants. Après Prague, Brême et Barcelone, l’artiste travaille pendant quatre ans à Tulle, de 2003 à 2007, pour prendre le temps de réaliser un « portrait de ville », soit un ensemble de 26 photographies couleur et noir et blanc reproduites dans un livre. « Celui-ci est moins l’allure de la ville, sa physionomie, qu’un assemblage de profils, de détails, d’objets détachés, pointés, flottants : une grande nature morte »(2).
Parmi ces 26 photographies, un grand format horizontal, « la famille Rathonie », est présenté. Dans une composition extrêmement rigoureuse où la présence des personnages s’organise en plans successifs, Patrick Faigenbaum semble reprendre la méthode qu’il utilisa pour ses familles romaines dans un contexte certes différent, mais extrêmement riche de détails et d’informations. La lumière latérale éclaire subtilement la position de chacun des personnages qui composent la scène. Le regard peut circuler depuis la figure ancestrale de la grand-mère floue au premier plan, puis cerner avec précision les trois personnages attablés, et s’arrêter enfin sur la figure de trois-quarts à l’arrière-plan, très éclairée sur le fond sombre d’une porte close. L’œil discerne peu à peu les multiples détails que recèle l’image. Du bouquet de muguet sur la table aux décors floraux sur la vaisselle, des fleurs en pot sur le haut du buffet aux motifs végétaux du papier peint, ou encore les multiples reflets disséminés dans l’image, on perçoit que chaque détail qui entre dans la composition a été très précisément mis en place par le photographe. On sait, par ailleurs, la très grande patience dont il fait preuve pour arriver à ses fins ; la plupart du temps, les séances de pose peuvent durer plusieurs heures jusqu’à amener parfois ses modèles à la limite de l’épuisement.

Notes :
(1) Jean-François Chevrier : « L’hypothèse généalogique » in catalogue « Patrick Faigenbaum : tableaux romains », Musée d’art contemporain de Nîmes, FRAC des Pays de la Loire, 1989, p. 6
(2) Jean-François Chevrier : « Une ville, un livre » in « Patrick Faigenbaum : Tulle », Ed. Le Point du Jour 2007, p. 90




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