André Raffray

Jeune Garçon sur la plage d'Yport d'Auguste Renoir

1996
Gouache sur photographie couleur
132 x 82 cm
Collection FRAC Limousin
Achat à l'artiste en 2003
Inv. : 200350
Photo : © Michel Vigourt

Raffray V2Nous profitons de la présentation d’une œuvre d’André Raffray au Musée des Beaux-Arts de Limoges pour vous encourager vivement à aller la voir « en vrai » tant son exécution est proprement stupéfiante et mérite vraiment le déplacement.

Traçons le parcours de l’artiste à grands traits.

Entre 1941 et 46, le jeune André Raffray s’initie à la photographie dans le studio de ses parents et commençe à étudier le dessin par correspondance. Juste après la guerre, il travaille dans un atelier de dessin animé avant de rejoindre le Service Animation de la Société Gaumont à partir de 1953 où il a l’occasion, pour le tournage de certains sujets, de réaliser des « faux » et des « copies » (Van Gogh, Vlaminck,…)

Au milieu des années 1970, il réalise plusieurs tableaux photoréalistes et, en 1975-76, douze gouaches illustrant la vie de Marcel Duchamp présentées sous forme de diapo-vitraux dans l’exposition « L’œuvre de Marcel Duchamp », exposition inaugurale du Centre Pompidou, Paris 1977. C’est le premier épisode de cette série « Marcel Duchamp peignant l’église de Blainville-Crevon » qui lui donnera l’idée des « Paysages recommencés », oeuvres pour lesquelles il est le plus connu (1).

Daniel Buren parle ainsi de la démarche de Raffray:

« On pourrait résumer le projet de cet artiste en indiquant que le sujet de prédilection de sa peinture, c’est la peinture des autres. Parfois, le jeu se complique quelque peu lorsqu’il s’inspire des lieux qui ont inspiré les peintres dont la peinture l’intéresse. Il travaille alors non seulement d’après le lieu ayant servi de modèle à d’autres, mais sur le tableau, deuxième modèle, qui en est sorti, travaillant ainsi sur deux modèles à la fois ! » (2)

Pour l’œuvre qui nous occupe ici, imaginons la difficulté première rencontrée par Raffray pour retrouver ce paysage précis sur la plage d’Yport à marée basse, où on a l’impression que tous les galets peuvent se ressembler, et le cadrer à 50 cm près du point où Auguste Renoir, en 1883, posa son chevalet (3). Une fois ce prélèvement photographique effectué, le tirage est réalisé aux dimensions exactes du tableau original, 132 x 82 cm. Ensuite, troisième étape particulièrement délicate, le personnage est méticuleusement peint à la gouache sur le papier photographique avec une précision quasi machinique. Aucune trace de geste ou d’épaisseur n’apparait en surface, comme si l’image avait été imprimée, photocopiée, ou scannée.

Cette œuvre est exceptionnelle dans le parcours de l’artiste. Il n’a réalisé que deux œuvres selon cette technique de photographie retouchée ; la seconde, « Baigneuse de Félix Vallotton » est en mains privées.



Notes :
(1) A partir de 1977, l’artiste débute sa série des « paysages recommencés » par « L’église d’Auvers de Vincent Van Gogh ». Il retrouve l’endroit exact où le peintre  a posé son chevalet et en livre une version photoréaliste à l’huile sur toile, à l’échelle du tableau original. A partir de 1984, il réalise des diptyques de paysages à la mine de plomb, puis aux crayons de couleur.
(2) Daniel Buren : «A cinq mètres, on s’y tromperait ! » in « André Raffray, un musée imaginaire », Ed. Les Irréguliers / La Différence 2001, page 17.
(3) Raffray détaille les circonstances acrobatiques de la prise de vue  p. 154.

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