2020 - Collection en mouvement, Nouvelles voies abstraites, Argentat

Médiathèque intercommunale

LogoFacLimPlace Joseph Faure
19400 Argentat


Exposition du 3 octobre au 14 novembre 2020

En application des décisions gouvernementales pour lutter contre la propagation du virus Covid-19, l'exposition est fermée.


Avec les oeuvres de : Amélie BERTRAND, Cathy JARDON, Mathias LE ROYER, Samuel RICHARDOT.
Collections du FRAC-Artothèque Nouvelle-Aquitaine et du FACLim

Amelie Bertrand

Amélie Bertrand
Always and forever, 2016
Huile sur toile, 90 x 70 cm
Collections FRAC-Artothèque Nouvelle-Aquitaine
©DR / Photo : F. Avril

 

Les œuvres réunies dans cette exposition, plusieurs par artiste, permettent de se faire une idée précise de leur démarche individuelle, et par proximité, d’évaluer et de comparer leurs recherches respectives. Trois peintres et un sculpteur se rencontrent ainsi par œuvres interposées et entament une conversation autour de questions très actuelles au sujet de l’abstraction. Depuis la quête de motifs géométriques dans la ville (ou ailleurs), ce qu’on a nommé « abstraction trouvée », jusqu’aux variations à partir d’images abstraites reproduites dans les livres, journaux et autres média désormais disponibles en quantité illimitée, les recherches et les méthodes employées par ces artistes témoignent de l’évolution de notre environnement visuel.

Mathias Le Royer, né en 1968, a toujours cultivé un grand sens de l’observation. Il s’est notamment intéressé au mobilier urbain, à la façon dont les cartons d’emballage s’empilent sur les trottoirs, ou encore à la signalétique. Multipliant les enquêtes, il a beaucoup photographié et dessiné(1) des détails aperçus dans la ville, quitte à en modifier certains pour les « améliorer ». « Zébras » (2007) est une sculpture constituée de cartons d’emballage partiellement peints qui, lorsqu’ils sont déposés au sol, selon un plan très précis, reconstituent une peinture signalétique, ligne jaune et interdiction de stationner, et en même temps la déforment puisque les éléments colorés se prolongent sur l’épaisseur des cartons. « Le tableau de jeu » est une sculpture en forme d’objet trouvé, un ancien tableau d’école sur pied, que l’artiste a recouvert de craie blanche pour ensuite y dessiner au doigt, en réserve, quelques lignes droites et courbes. Le fond vert du tableau réapparait et donne la sensation d’une image en négatif. Le dessin reprend, en le modifiant, le tracé d’un terrain de football vu en perspective frontale. Sensations de flottement.

Cathy Jardon, née en 1979, après des études à Dijon, à Düsseldorf et à Hambourg, s’est installée à Berlin où depuis 2003, elle développe une recherche picturale dont le projet fondateur est toujours valide. « Issus de matériaux traditionnels de la peinture, châssis, toile, couleurs, mes peintures sont une variation de formes simples, lignes, carrés, rectangles, grilles… Ce vocabulaire élémentaire géométrique est toujours le même depuis 2003. Le résultat, par opposition, d’une toile à l’autre, doit être dynamique et renouvelé aussi souvent que possible »(2) écrit-elle en 2013. Plus loin, elle précise : « Il n’y a pas de place au hasard ou à l’erreur. Tout est pensé en amont. L’expérimentation n’est pas permise, la surproduction encore moins… Le décalage entre les lignes, l’assemblage réfléchi d’éléments dépareillés, de couleurs sans accointances, suggèrent plus qu’ils ne revendiquent, et non sans précaution, la volonté irrévocable de miner l’édifice. Ne pas contenter le regard. L’inconfort parfois. Souvent la sensation vibratoire de la forme. Le travail bien fait, c’est celui qui défait proprement ce qu’il est censé produire.»(3)

Samuel Richardot vit entre le Cantal, où il est né en 1982, et Paris où il a fait ses études à l’ENSBA. Depuis le début des années 2000, il a entamé un travail pictural très personnel où se conjuguent différentes techniques et intuitions sensibles dans une approche ouverte et en même temps très informée de l’histoire de la peinture. En schématisant, on peut considérer qu’après la génération des Bernard Frize et Bernard Pifaretti, Samuel Richardot reprend une part de l’héritage de Support/Surface(4) tout en enjambant l’histoire jusqu’à remonter au Surréalisme et à ses inventions plastiques.
Détaillant sa méthode de travail, l’artiste explique : « Je suis à la recherche d’un équilibre qui se trouve toujours être contrarié entre plusieurs intentions. Je n’ai jamais de projet final à l’esprit, mais des envies plus ou moins concrètes… Pour revenir aux formes et aux motifs qui composent mes tableaux, il y a effectivement un travail préparatoire fait à l’aide de découpes dans du papier semi-cartonné. C’est une sorte de brouillon dématérialisé, car je progresse davantage par soustraction…C’est une gymnastique visuelle où je recherche une équivalence entre forme et contre-forme. Cela constitue la partie la plus longue et laborieuse de la construction du tableau. Mais effectivement, la peinture guide aussi les gestes…En revanche, je ne crois pas beaucoup aux gestes inconscients.» (5)
A travers une série d’oeuvres graphiques datées 2010-2011 où il emploie tantôt l’aquarelle ou la cire, l’acrylique ou la laque vinylique, la découpe ou le geste souple du calligraphe, on perçoit la variété des expériences graphiques et picturales qu’il développe pour, dans un second temps, en synthétiser certaines sur toile, dans une économie fluide, comme en suspension.

Amélie Bertrand, née en 1985, a été formée à l’Ecole des Beaux-Arts de Marseille. Très à l’aise avec les manipulations numériques de l’image – son père est designer graphique – elle a mis au point une technique très précise et subtile de transfert de ses compositions depuis l’écran de l’ordinateur jusqu’à la peinture à l’huile sur toile. Elle précise : « je n’entreprends jamais de créer des espaces réels, uniquement des espaces peints ». Sa peinture est impeccablement lisse, toujours déposée en une seule couche. Elle recycle des motifs typiques de notre époque : grillage, carrelage, feuillage, molletons, camouflage, ou ici des plans orthogonaux qui évoquent un décor de jeu télévisé dans ce grand format sans titre de 2009, ou un relief luminescent en forme de fontaine pour ce tableau récent « Always & forever » de 2016. Thomas Clerc résume bien la démarche de l’artiste lorsqu’il écrit : « Que cette peinture ait pour origine des images d’ordinateur n’est pas la moindre ruse d’un travail fondé sur le passage d’un écran à l’autre, de la Toile à la toile. Il y a une sorte de rappel, dans ces tableaux, d’images-logiciels reprises en main par la peinture. Le monde informatique est celui du doigt ; la peinture celui de la main, et entre les deux s’insinue le cerveau d’Amélie Bertrand.»(6)


Notes :

(1) Quatre dessins aquarellés nous indiquent par ailleurs la façon dont l’artiste procède : les fragments aperçus sont isolés sur la page blanche, une cabane de jardin devient un volume rouge harmonieux, un séchoir se transforme en une réserve de couleurs, un ensemble de piscines s’assemble en un puzzle régulier…
(2) Cathy Jardon : « Cathy Jardon, 2013 » publié sur le site de l’artiste.
(3) Ibid.
(4) Le mouvement Support/Surface réunit brièvement à la fin des années 1960 des artistes du Sud de la France opposés à la peinture abstraite dominante, qui entreprirent de déconstruire la peinture en révélant ses éléments constitutifs (toile, châssis, couleur). Par des gestes simples, voire primitifs, et une analyse théorique très poussée, ils souhaitaient remettre en question le rôle de l’artiste et la fonction « illusionniste » de l’art.
(5) Marie Zimberlin : interview de Samuel Richardot. « Transmettre la « poésie du monde » par la peinture ». 20 février 2019. virtute.io (6) Thomas Clerc, communiqué de presse pour l’exposition « Amélie Bertrand, Naked Light », galerie Sémiose, Paris, septembre-octobre 2018.

 
What do you want to do ?
New mail
United Kingdom Free Bets Bookmakers
Revew WillHill Here 100% bonus

Ladbrokes check here

Review Betfairclick here bonus