L'Art en lieux
Refaire le monde

Art en lieux est un programme développé depuis 2004 avec la commune de Royère de Vassivière. Il place la rencontre des habitants avec les collections du Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine au cœur du projet.
Cette année le Frac-Artothèque à sélectionner des œuvres en lien étroit avec les habitants qui ouvrent leurs portes à l’art d’aujourd’hui. La pharmacienne, la coiffeuse, la bouchère, le garagiste, le médecin, les agents de la Mairie, les journalistes de la Radio de Vassivière etc., tous accueillent des œuvres pour les faire partager autant à la population locale qu’aux touristes de passage. Tout en s’appuyant sur la notion de prêt d’œuvres qui caractérise l’Artothèque, Art en lieux la prolonge et contribue au développement et à la valorisation des apprentissages des pratiques d’amateurs d’art contemporain à l’échelle d’un village. Véritables médiateurs relais, c’est dans ce rapport à la fois intime et ouvert à tous que les hôtes des œuvres partagent leur intérêt avec les visiteurs, mais également leurs clients, leurs patients, leurs auditeurs… Le projet Art en lieux affirme la volonté d’amener l’art au plus près de chacun d’entre nous.

Refaire le monde

L’Histoire, dit-on, est un enchaînement de faits. Mais qu’en est-il des possibles écartés, des bifurcations invisibles, des options restées sans avenir ? Derrière les grandes dates et les images officielles le passé est traversé de failles et de croisées des chemins. Il suffit de peu, un nouveau regard, une archive relue autrement ou un détail mis en lumière, pour que le réel vacille.
Les artistes réunis à Royère de Vassivière explorent ces zones incertaines où l’histoire aurait pu prendre un autre cours. Ils et elles inventent moins des fictions qu’ils ne révèlent des points de bascule. En redonnant chair à ce qui fut voué au silence ou écarté, ils rappellent que le passé n’est jamais un bloc figé, mais un champ de tensions et de choix.
Les artistes présentés refont le monde sans frivolité ni mélancolie. Alix Delmas, Jean-François Bory ou Laurie-Anne Estaque déjouent les évidences. Daniel Silvo ou Anne-Marie Filaire confrontent les discours. Henri Cueco ou Tetsumi Kudo imaginent ce qui aurait pu être. Car ce qui semble figé, irrévocable, peut toujours être réinterrogé.

Dans un monde où les récits prolifèrent autant que les falsifications, ces œuvres n’invitent pas à tout remettre en cause, mais à penser plus librement. Elles réaffirment que l’Histoire – et les histoires personnelles – ne sont jamais closes, mais toujours ouvertes à l’interprétation, à l’étonnement, à la remise en jeu. Car au fond, cette manière de rejouer le passé n’a rien d’exceptionnel. Chaque souvenir raconté est déjà une version recomposée. La mémoire ne répète pas : elle reformule.

Opération réalisée par le Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine en partenariat avec la commune de Royère de Vassivière adhérente au FACLim.
Le Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine est financé par la Région Nouvelle-Aquitaine et l’État (Ministère de la Culture / DRAC Nouvelle-Aquitaine).